Nos fiches juridiques +

Différence entre mutuelle et prévoyance

Lecture en 7mn     Romain Laventure    

Dernière mise à jour le 16 juillet 2022

Il est courant de confondre la mutuelle santé et l’assurance prévoyance. Pourtant, ces deux protections sociales sont bien différentes et ne couvrent pas les mêmes risques. La première permet de rembourser les frais de santé tandis que la seconde permet d’anticiper les baisses de revenu causées par les aléas de la vie. Voici quelques précisions qui vous aideront à faire la distinction entre mutuelle et prévoyance.

Différence entre mutuelle et prévoyance

La mutuelle pour compléter les remboursements des frais médicaux

La mutuelle est une assurance santé qui prend en charge les dépenses liées à des soins courants. Cette protection sociale paie le ticket modérateur, la somme qui reste à la charge de l’assuré après le remboursement de la Sécurité sociale.

À qui s’adresse la mutuelle santé ?

La mutuelle santé est destinée à tout le monde. Les salariés du secteur privé tout comme ceux du secteur public peuvent bénéficier de cette assurance santé. Il en va de même pour les travailleurs non salariés, les retraités ainsi que les étudiants.

À savoir que la mutuelle peut être souscrite à titre individuel ou collectif.

Quelles sont les garanties proposées ?

La mutuelle santé offre des garanties de base que l’on appelle « panier de soins minimum ». Il s’agit des dépenses relatives :

  • à la consultation d’un médecin généraliste ou d’un spécialiste ;
  • aux achats de médicaments ;
  • à une hospitalisation ;
  • aux soins dentaires (orthodontie, appareillage…) ;
  • aux soins optiques (monture, verres, lentilles) ;
  • aux appareils auditifs.

La mutuelle peut aussi prendre en charge les frais médicaux non remboursables par la Sécurité sociale. Elle peut par exemple couvrir les soins comme les séances d’ostéopathie ou d’homéopathie.

Combien coûte une mutuelle ?

Divers éléments sont considérés pour déterminer le tarif d’une mutuelle santé. En général, celui-ci est calculé en fonction de :

  • l’âge de l’assuré (la cotisation coûte plus cher pour les personnes âgées que les jeunes) ;
  • le niveau de couverture choisi ;
  • l’état de santé ;
  • le lieu de résidence ;
  • le sexe ;
  • la situation professionnelle ;
  • etc.

La prévoyance pour pallier une perte de revenu en cas d’incident

La prévoyance est une assurance qui couvre les aléas de la vie. Elle permet de bénéficier d’un soutien financier en cas d’imprévu nécessitant un arrêt de travail.

Qui peut prétendre à une assurance prévoyance ?

Le contrat de prévoyance s’adresse à toute personne qui désire se protéger contre une perte de revenu suite à un arrêt maladie ou un accident. Les salariés peuvent bénéficier de cette protection sociale via un contrat collectif souscrit par leur employeur. À défaut de contrat d’entreprise, les salariés non couverts peuvent souscrire individuellement à cette assurance. En ce qui concerne les travailleurs non salariés, ils peuvent s’y adhérer au titre de la loi Madelin.

Quelles sont les garanties de la prévoyance ?

La souscription à un contrat de prévoyance permet de disposer d’une source de revenus même si l’on est dans l’impossibilité de travailler. En général, cette assurance couvre :

  • l’incapacité temporaire de travail (ITT) ;
  • l’invalidité ;
  • la perte totale et irréversible d’autonomie ;
  • le décès de l’assuré.

Lorsque ces évènements imprévus se manifestent, l’assuré pourra maintenir son niveau de vie en percevant de la Sécurité sociale et de son assureur :

  • des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie ;
  • une rente en cas d’invalidité ;
  • un capital aux éventuels héritiers en cas de décès.

Combien coûte un contrat de prévoyance ?

Comme pour la mutuelle, le prix d’une assurance prévoyance dépend du profil de l’assuré. Plusieurs paramètres sont à considérer pour le calcul des cotisations. Il s’agit notamment de :

  • l’âge et le sexe de l’assuré ;
  • les antécédents médicaux ;
  • les garanties choisies ;
  • le niveau de couverture souhaité ;
  • le niveau de revenu ;
  • la prévoyance souscrite de façon collective ou individuelle.

Le montant de la prévoyance revient largement moins cher si :

  • le souscripteur est âgé de moins de 50 ans ;
  • l’assuré est en bonne santé et mène une vie sans risque.

La mutuelle et la prévoyance sont-elles obligatoires ?

Depuis le 1er janvier 2016, toute entreprise du secteur privé est tenue de fournir un complémentaire santé à ses salariés. La souscription d’une mutuelle est donc devenue une obligation légale. Les employés, quant à eux, ne peuvent pas refuser de s’y adhérer.

La mutuelle individuelle reste toutefois facultative. Un professionnel indépendant peut décider d’avoir ou non une assurance santé.

En ce qui concerne la prévoyance, elle est facultative. Cependant, une convention collective peut la rendre obligatoire. De même, une entreprise doit proposer au minimum une prévoyance décès à ses cadres.

Qui paie les cotisations de mutuelle et de prévoyance ?

Lorsqu’un salarié doit obligatoirement s’adhérer à une couverture collective, son employeur est tenu de prendre en charge au moins 50 % de sa cotisation. Cela est valable tant pour la prévoyance que la mutuelle. C’est seulement quand la souscription au contrat est facultative que l’entreprise peut se dispenser de participer.

Associer une mutuelle santé et une assurance prévoyance

Pour bénéficier d’une couverture optimale, il est vivement conseillé de combiner un complémentaire santé et une prévoyance. Si la mutuelle permet de couvrir les dépenses de santé, la prévoyance apporte une couverture supplémentaire pour faire face aux imprévus de la vie.

Souscrire une mutuelle santé et/ou une assurance prévoyance

Pour souscrire un complémentaire santé ou un contrat de prévoyance, vous devez simplement vous adresser à votre assurance. Les deux protections sociales peuvent être souscrites auprès de l’un des prestataires suivants : les compagnies d’assurance, les sociétés mutualistes et les institutions de prévoyance.

Toutefois, il est vivement conseillé de bien analyser votre situation avant de vous adhérer. Ce bilan est indispensable pour faire le point sur vos besoins ainsi que ceux de vos ayants droit. Cette étape de réflexion vous permet d’identifier la solution qui vous correspond le mieux. Pensez également à vous renseigner sur la franchise, la période d’indemnités et les clauses d’exclusion.

 

Auteur

Par Romain Laventure

Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)

En savoir plus