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EBITDA : quel est cet indicateur dont tout le monde parle ?

Lecture en 7mn     Romain Laventure    
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Dernière mise à jour le 13 juin 2022

En tant qu’entrepreneurs, vous avez certainement déjà entendu parler de l’EBITDA. C’est un excellent outil financier en matière de gestion d’entreprise. Les managers et les analystes financiers utilisent cet indicateur pour évaluer la performance opérationnelle d’une entreprise. De quoi s’agit-il exactement ? Comment le calculer et analyser les résultats ? Quelle est la différence entre l’EBITDA et l’EBE ? Le présent article apporte les réponses à ces questions.

EBITDA : quel est cet indicateur dont tout le monde parle ?

Qu’est-ce que l’EBITDA ?

EBITDA est l’acronyme de « Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization ». En français, il se traduit par « Bénéfice Avant Intérêts, Impôts et Amortissements, donnant le signe « BAIIA ». Cependant, les entreprises françaises utilisent beaucoup plus le sigle EBITDA dans le cadre de la communication financière.

L’EBITDA est un indicateur financier qui permet de mesurer la rentabilité financière brute du cycle d’exploitation, sans tenir compte de sa politique de financement, de sa politique d’investissement et de ses obligations fiscales. Il correspond au revenu généré par l’activité avant la soustraction des intérêts, des impôts, des dotations aux amortissements et des provisions sur immobilisations.

À quoi sert l’EBITDA ?

De nombreuses entreprises ont recours à l’EBITDA pour évaluer leurs performances financières. Cet indicateur permet de mettre en évidence la création de richesse de l’entreprise et de la comparer avec celle des acteurs se trouvant dans le même secteur d’activités.

L’utilité de l’EBITDA pour les dirigeants d’entreprise

Grâce à l’EBITDA, les dirigeants ont une vision précise sur la qualité d’exploitation de l’entreprise. Cet indicateur leur permet de déterminer la rentabilité du cycle d’exploitation, mais aussi de connaître le positionnement de l’entreprise dans son domaine d’activité. Il donne aussi des informations sur les flux de trésorerie. Cet outil est d’une aide précieuse pour mieux gérer les charges d’exploitation.

L’EBITDA intervient également dans le cadre d’une cession d’entreprise en permettant de déterminer le prix de cession. Les repreneurs d’affaires s’en servent pour estimer le retour sur investissement.

L’utilité pour les investisseurs

Les investisseurs ont souvent recours à l’EBITDA pour affiner leurs choix d’investissement. En effet, bien que deux entreprises se trouvant sur un même secteur réalisent le même chiffre d’affaires, elles ne dégagent pas le même bénéfice. Chacune a en effet ses taux d’imposition selon la région économique. Calculé indépendamment des variables financiers et fiscaux, l’EBITDA offre ainsi une meilleure comparabilité des performances des entreprises.

L’utilité pour les institutions bancaires

Les banques et les établissements de crédit se réfèrent à l’EBITDA pour évaluer la capacité de remboursement d’une entreprise. Pour ce faire, ils s’appuient sur le calcul du ratio Dette/EBITDA. Un ratio supérieur à 3 signifie un endettement très élevé ou un EBITDA faible, laissant ainsi conclure une difficulté de remboursement.

Comment calculer l’EBITDA ?

Le calcul de l’EBITDA se base sur des données issues du compte de résultat. Celui-ci peut s’effectuer périodiquement, soit mensuellement, trimestriellement ou annuellement à la clôture de l’exercice comptable.

Pour calculer l’EBITDA, vous avez le choix entre deux méthodes :

  • la méthode additive ;
  • la méthode soustractive.

Quelle que soit la formule utilisée, les résultats obtenus sont identiques.

La méthode additive

Cette méthode de calcul repose sur le résultat net comptable. L’EBITDA s’obtient par la formule :

EBITDA = résultat net comptable + charges d’intérêts + charges d’impôts et taxes + dotations aux amortissements et provisions

La méthode soustractive

Dans cette méthode, l’EBITDA se calcule à partir du chiffre d’affaires de l’entreprise. On utilise la formule :

EBITDA = CA hors taxe – achats – charges externes – charges de personnel – autres charges

Comment interpréter l’EBITDA ?

Un EBITDA positif montre un cycle d’exploitation de l’entreprise rentable. Autrement dit, le processus de production de l’entreprise crée de la valeur, lui permettant ainsi de gagner de l’argent. Notez toutefois qu’un EBITDA positif ne signifie pas forcément que l’entreprise est bénéficiaire sur l’ensemble de son modèle économique. Elle l’est seulement sur le cash-flow, c’est-à-dire, sur sa chaîne de production et de vente.

Un EBITDA négatif, quant à lui, est mauvais signe. Il sous-entend que le cycle d’exploitation n’est pas profitable. En d’autres mots, l’activité de l’entreprise ne génère aucune création de valeur. Il est donc indispensable de prendre des mesures correctives pour que l’entreprise ne tombe pas en faillite.

Quid de la marge d’EBITDA

La marge d’EBITDA correspond au bénéfice d’exploitation de l’entreprise. Exprimé en pourcentage, cet indicateur représente la part de l’EBITDA sur le chiffre d’affaires total.

Connaître la marge d’EBITDA est essentiel pour mesurer l’impact des coûts d’exploitation sur les recettes obtenues de l’activité opérationnelle.

Ce ratio financier se calcule de la manière suivante :

Taux de marge d’EBITDA = (EBITDA/CA) x 100

Quelle est la différence entre EBITDA et EBE ?

Originaire des États-Unis, l’EBITDA est souvent confondu avec son équivalent français : l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation). Pour rappel, l’EBE est un ratio financier qui permet d’apprécier la rentabilité dégagée par le cycle d’exploitation de l’entreprise. Ce solde intermédiaire de gestion donne un aperçu du niveau de richesse créée par une activité opérationnelle au cours d’une période donnée. Il correspond au cash-flow de l’entreprise.

Les banques et les investisseurs prennent en considération l’EBITDA et l’EBE pour analyser la rentabilité d’une entreprise, notamment celle en phase de création. Ils se réfèrent sur ces ratios pour décider de lui accorder ou de lui refuser un financement.

Les deux indicateurs présentent néanmoins quelques nuances. En effet, le calcul de l’EBE exclut la participation des salariés tandis que celle-ci est déduite de l’EBIDTA. De même, l’EBIDTA inclut les produits et charges exceptionnelles alors que ces derniers ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’EBE. Enfin, l’EBITDA fait abstraction des provisions d’exploitation alors que l’EBE les intègre dans son calcul.

Quelle est la différence entre EBITDA et EBIT ?

L’EBITDA présente également des similitudes avec un autre indicateur : l’EBIT (Earnings Before Interest et Taxes). Ce ratio permet de mesurer le résultat des activités d’exploitation en prenant en compte les provisions et amortissements. Il est calculé indépendamment des frais d’intérêts et des impôts.

L’EBIT se calcule en soustrayant l’EBITDA des dotations aux amortissements et provisions, soit :

EBIT = EBITDA – dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation d’actifs

On peut également le calculer de la manière suivante :

EBIT = résultat net + charges d’intérêts + impôts et taxes +/ – produits et charges exceptionnels

Auteur

Par Romain Laventure

Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)