Dernière mise à jour le 6 avril 2022
La vie d’une entreprise est jalonnée d’assemblées générales. Ces réunions des associés sont en effet utiles pour discuter de certaines questions en rapport avec la gestion de la société. En fonction des points abordés, le dirigeant peut convoquer les associés à une AG ordinaire, une AG extraordinaire ou une AG mixte.
Sommaire de cet article
L’assemblée générale ordinaire réunit l’ensemble des associés pour se prononcer sur les décisions courantes relatives à la gestion de la société. Cette AGO doit se tenir au moins une fois par an. Elle doit donc avoir lieu dans un délai de six mois à compter de la clôture de l’exercice comptable. Il est possible de proroger ce délai en adressant une requête au Président du tribunal de commerce.
À savoir que les SAS échappent à cette obligation. Pour ces types de sociétés, le délai de tenue de l’assemblée générale est fixé par les statuts.
Il est de l’initiative du dirigeant ou du conseil d’administration de convoquer les associés ou les actionnaires à l’assemblée générale ordinaire. Lorsque ce dernier est dans l’incapacité de le faire, un associé peut inviter un commissaire aux comptes de procéder à la convocation. Il peut aussi demander en justice la désignation d’un mandataire qui se chargera de cette mission.
D’une manière générale, la convocation est envoyée à tous les associés de la société par lettre recommandée avec accusée de réception ou par remise en main propre contre décharge. Mais il est aussi possible de stipuler dans les statuts un autre mode de convocation. Pour les sociétés par actions et les sociétés en nom collectif, elle peut se faire par télécopie, courriel ou affichage. Les associés peuvent se faire représenter par un tiers en lui donnant une procuration pour assemblée générale.
En outre, la lettre de convocation doit préciser la date, l’heure et le lieu de la tenue de l’AGO. Par ailleurs, elle doit aussi être accompagnée de certains documents qui éclaireront les associés sur les décisions à prendre. Il s’agit de :
La lettre de convocation est à envoyer au plus tard 15 jours avant la date de la tenue de l’assemblée générale.
Un manquement à ces modalités de convocation a pour effet la nullité de l’AGO.
Une assemblée générale ordinaire est destinée à aborder des questions liées à la gestion courante de l’entreprise. Les plus classiques sont :
À l’issue de l’AGO, un secrétaire ou un professionnel du droit doit dresser un procès-verbal d’assemblée générale, attestant les conclusions de la réunion. Il constate notamment :
Les participants à l’AGO doivent parapher et signer ce procès-verbal qui servira de preuve pour la décision du conseil.
Pour qu’un vote soit valide, une AGO doit respecter les règles du quorum et de la majorité. On entend par « quorum » l’effectif minimum requis des membres présents à une assemblée pour que la délibération soit valable. La « majorité », quant à elle, désigne le nombre minimal de voix en faveur de la décision.
Dans le cadre d’une assemblée générale ordinaire d’une SARL, la loi ne donne aucune indication de quorum précise. Si rien n’est aussi dit dans les statuts, il appartient à l’assemblée de définir les règles d’adoption des décisions. En revanche, pour une SA, les actionnaires représentés doivent au moins atteindre le cinquième des actions.
Pour ce qui est des conditions de majorité, la décision doit être votée à la majorité simple dans une SA, et par plus de la moitié du capital social dans une SARL.
Comme son nom l’indique, une assemblée générale extraordinaire a un caractère exceptionnel. En principe, elle est organisée pour décider une modification statutaire ou une résolution particulière. On y discute des sujets tels que :
Contrairement à l’AGO, l’AGE n’est pas périodique. Elle est uniquement programmée que lorsque des décisions particulières doivent être prises. Ainsi, l’AGE peut se tenir à tout moment et autant de fois que nécessaire.
Tout comme pour l’AGO, la convocation des associés pour une AGE est attribuée au dirigeant ou au conseil d’administration. Les modalités de convocation sont identiques à celles de l’AGO. Sauf que les associés doivent être convoqués au moins 21 jours avant la date de la réunion. La lettre de convocation doit mentionner la date, l’heure et le lieu du rassemblement ainsi que les sujets à l’ordre du jour.
Selon la règlementation en vigueur, l’assemblée générale extraordinaire aboutit à l’établissement d’un procès-verbal en guise de preuve de la décision du conseil.
Lors d’une AGE, les règles de quorum pour les SARL et les SA sont :
Pour ce qui est du principe de la majorité, la décision doit remporter 2/3 des voix ou des parts sociales représentées.
Une assemblée générale mixte évite aux associés de se réunir plusieurs fois. Elle vise à débattre les sujets courants de l’entreprise ainsi que les questions de nature exceptionnelle en une seule journée. Cette approche permet de simplifier les formalités et de gagner du temps.
Les modalités de convocation à une assemblée générale mixte sont semblables à celles des assemblées classiques. De ce fait, il est possible d’utiliser un modèle de convocation d’AGO pour dresser la lettre de convocation d’assemblée générale mixte.
En ce qui concerne le procès-verbal, il est nécessaire de faire la distinction entre les décisions qui relèvent de l’AGO et celles de l’AGE.
Dans une assemblée générale mixte, la règle de majorité varie selon que la décision relève de l’AGO ou de l’AGE. Pour rappel, la décision est prise à la majorité simple dans une AGO tandis qu’une AGE décide à la majorité des deux tiers. De même, il faut aussi se référer aux règles du quorum stipulées dans les statuts.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)